L´affaire Dreyfus naît à la fin du XIXe siècle, sous la IIIème République. Une toute autre révolution a caractérisé ce siècle : celle de l´industrie. Elle ouvre les avances techniques, la confiance aveugle du progrès, la formation du prolétariat, l´exode rural et, avec la naissance des médias, une quatrième force au pouvoir, celle de l´opinion publique. L'affaire Dreyfus implique un officier français de confession juive dans une histoire d'espionnage avec l´Allemagne. Pendant longtemps cette « affaire » va diviser les Français entre « dreyfusards » et « antidreyfusards ».
Voir plus sur le procès historique de l´affaire Dreyfus sur le site du Ministère de la Justice.
Le matin du 13 janvier 1898, L´Aurore de France publie en première page la lettre ouverte au Président de la République Félix Faure, « J´accuse ». Ce matin, le journal passe de vendre de ses habituels 30 mil exemplaires à plus de 300 mil ! Elle est écrite pour raconter tout ce qu´il sait de l´affaire Dreyfus. Émile Zola le fait au nom de sa conscience littéraire. Il cherche à être jugé pour diffamation pour que l´on puisse témoigner sur l´affaire Dreyfus. Zola avait mesuré son acte : il cherchait à être amené en cour d´assises. Il savait qu´il serait condamné. Mais il savait aussi qu´avec sa condamnation la vérité sortirait à la lumière. Voilà la mesure de son engagement politique en tant qu´écrivain du siècle. Il ne pouvait pas, à ses yeux, dénoncer la misère des mineurs du nord de la France, et rester muet face à une autre iniquité qui passait sous son nez. La mort le surpris avant qu´il ne puisse voir Alfred Dreyfus acquitté. Le doute portant sur sa mort se maintien encore.